lundi 9 avril 2012

Monteverde: tyroliennes et réserve humide

La route pour se rendre à Monteverde doit figurer dans le palmarès des pires du pays. En chemin, notre chauffeur heurte une motocyclette, mais de la façon dont les gens conduisent ici, nous ne sommes pas surpris. Nous arrêtons en chemin pour acheter du vin de coyol, une spécialité locale faite avec de la sève de palmier. Après quelques lacets dans les montagnes, nous arrivons dans cette ville où la température tranche avec celle de la péninsule de Nicoya. En effet, nous sommes non seulement en altitude, mais les nuages sont omniprésents au niveau du sol, formant un brouillard compact. La végétation est particulière, c'est pourquoi nous sommes ici.


Nous nous installons dans une auberge pas très chère et nous planifions la suite. En moins de quelques minutes, nos sacs sont dans notre chambre, nous mangeons un casado (le plat local: riz, fèves noires, petite salade, poulet, poisson ou boeuf) et nous partons faire ce que tout le monde vient faire ici, les tyroliennes. Pour les non-initiés, les tyroliennes sont des câbles attachés en hauteur entre les arbres. On s'y attache avec de l'équipement d'escalade et on se laisse glisser d'arbre en arbre. Pour ceux qui ont le vertige, il vaut mieux rester à la maison. Le frère de Rachel choisit cette option.


Nous commençons l'activité, très motivés par cette nouvelle expérience. Les câbles s'enchaînent très rapidement sans que nous ayons le temps de prendre notre souffle, probablement parce que les guides veulent éviter qu'on ait le temps de réfléchir et d'hésiter. Après le deuxième câble, Rachel tourne sur elle-même et un guide la prend en charge pendant une partie du trajet. Le reste du parcours est composé d'une série de câbles, d'un pont suspendu et d'une plate-forme pour la chute libre.


Évidemment, on nous réserve le mieux pour la fin. Le dernier câble mesure 800 mètres et surplombe une vallée à 130 m du sol. Encore mieux, on nous offre de le faire suspendu à l'horizontale, façon superman. Nous sautons sur l'occasion et profitons de cette rapide descente qui dure environ 20 secondes.


La dernière activité, et non la moindre, consiste à faire un saut dans le vide de 50 m. Tout le monde est anxieux, mais déterminé. Guillaume fait le saut le premier pour ensuite prendre les autres en photo. La sensation est incroyable. Puisque la chute est longue, le cerveau a amplement le temps de comprendre que ce geste fou va à l'encontre de l'instinct de survie. Bref, nous avons vraiment le temps de nous dire: « Hey, ça n'arrête pas, le sol approche, je vais vraiment me péter la gueule. »


Remis de nos émotions, nous profitons de la soirée pour prendre un verre de l'alcool local et des bières du Québec, un cadeau de nos amis. Nous avons droit à un groupe de touristes qui joue de la guitare sèche et qui aime un peu trop s'écouter à notre goût. Les filles sortent en ville, mais leur retour hâtif nous laisse croire que le nightlife de Monteverde ne compétitionne pas avec celui d'Hollywood.


La deuxième journée est consacrée à la visite du parc de Monteverde, du moins c'est ce que  nous croyons. Nous comprenons finalement que le gars de la réception nous a vendu des billets pour le parc de Santa Elena (la ville où nous couchons, adjacente à Monteverde). Évidemment, il nous assure que c'est la même chose, voire que le parc est plus tranquille. En neuf mois de voyage, nous avons appris que lorsqu'on nous propose une alternative et qu'on nous dit que c'est la même chose, c'est qu'on essaye de nous en passer une vite. Avec un peu de haine au coeur, nous passons l'éponge et nous allons tout de même visiter le parc puisque les animaux ne connaissent pas les frontières et qu'après tout, une forêt c'est une forêt.


Arrivés au parc, en sortant de notre fourgonnette, nous avons droit à un coati. Nous anticipons la suite positivement, mais nous apercevons seulement quelques oiseaux que nous débusquons de peine et de misère. Deux de nos vacanciers s'attardent très longuement sur les sentiers, mais ont la chance de voir quelques singes hurleurs, ou plutôt de se faire lancer des branches par des singes hurleurs.


De retour en ville, Guillaume repère un paresseux bien installé dans son petit arbre sur le bord de la route. Il avertit tout le monde pour qu'il vienne admirer cette bête attachante. Ironiquement, les seuls animaux que nous avons vus aujourd'hui étaient dans un stationnement et sur le bord d'une route en pleine ville.


* Toutes les photos ont été prises par nos amis.

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