mercredi 18 avril 2012

Le parc national Corcovado: un incontournable, mais difficile d'accès

Nous pensions avoir tout vu en terme de transport au Costa Rica. En nous rendant à Puerto Jiménez, ville d'entrée du parc national Corcovado, nous battons tous les records. Après une heure de route en autobus, nous sommes bloqués pendant 1h30 à cause d'un glissement de terrain et d'un accident. Une fois repartis, nous arrêtons dans une ville et le chauffeur nous indique que nous devons tous sortir et qu'il reviendra dans 20 minutes après s'être rendu chez le mécanicien. Évidemment, ce 20 minutes est un 20 minutes latino-américain.

Nous repartons 1h30 plus tard et il faut peu de temps pour que notre chauffeur se gare sur le côté et qu'il nous annonce qu'un nouvel autobus viendra nous chercher sous peu. Nous attendons longtemps l'autobus qui « arrive à l'instant » et continuons le trajet pour encore 3h dans un autobus urbain avec des sièges en plastique, sur une route de gravier. Bienvenue à Puerto Jiménez!

Après une nuit de sommeil, nous changeons d'endroit pour nous diriger vers l'hostal le moins cher en ville, dans le but d'économiser quelques dollars. La dame nous prépare psychologiquement en nous disant que l'endroit est vieux et simple.

C'est effectivement le cas, mais il fait moins chaud qu'au premier hostal et nous nous y plaisons. La dame est particulièrement gentille et prend bien soin de son hébergement.

Après avoir réglé ces quelques détails, nous nous rendons vers le bureau d'information du parc national afin de réserver nos nuits de camping et de payer les droits d'accès journaliers au parc. Nous sommes accueillis par la personne la plus bête au monde et nous apprenons assez vite que le parc est presque plein.

En effet, le camping la Sirena, situé au milieu du parc, est bondé. Il est très prisé puisqu'il est possible d'admirer des animaux tout proches. Malheureusement pour nous, pour traverser le parc, il faut nécessairement coucher à ce point central. Nous sommes un peu frustrés de savoir que les mieux nantis prennent l'avion pour s'y rendre et qu'ils réservent directement de leur hôtel. Donc, inutile de s'acharner, nous prenons tout de même une nuit à la Leona, le camping le plus proche de Puerto Jiménez. Le reste de la journée est consacré à l'achat de nourriture pour notre petite expédition.

Le lendemain, nous nous levons à 5h30 du matin pour prendre l'autobus vers le parc. En fait, il s'agit plutôt d'un camion pour transporter le bétail transformé en autobus. Le trajet dure 2h sur une route difficilement praticable. Enfin sur place, nous marchons sur le sentier qui longe la plage. Il suffit de quelques mètres pour admirer de nombreux perroquets, rouges, bleus et jaunes. Nous apprécions commencer notre ballade sur la plage. En arrivant près du poste d'accueil de la Leona, nous nous disons qu'il serait possible de tracer jusqu'à la Sirena sans réservation. 

Le responsable du parc nous voit venir de loin, nous qui souhaitons continuer sans monter notre tente et avec tout notre matériel. Nous laissons tomber notre idée et montons la tente que nous avons achetée pour 15$ chez Wall-Marde à San José, notre autre tente étant maintenant au Québec. Chanceux, nous remarquons qu'il n'y a pas de double-toit et que même un nain s'y trouverait à l'étroit. Nous sommes doublement dubitatifs en pensant à la saison des pluies qui commence tranquillement. 

Heureusement, le responsable du parc se rachète de nous avoir empêché d'aller plus loin en nous prêtant une toile de plastique.

Une fois le campement installé, nous ne perdons pas un instant et nous prenons le sentier qui mène vers la Sirena. Nous croisons des singes-araignées, des singes capucins, des perroquets et une tonne d'oiseaux. Nous faisons une petite baignade dans une rivière émeraude et continuons la route. Un mec nous dit qu'il a vu un tapir et quelques opossums. Chanceux. Le sentier suit un peu la plage où Guillaume voit des traces de puma. Pas si mal. Nous arrêtons près d'une vieille épave de bateau. Dommage que la mer soit aussi agitée et que nous n'ayons pas notre équipement de plongée.

Nous arrivons à un passage impossible à traverser lorsque la marée est montante. De toute façon, nous devons revenir au camping la Leona avant la noirceur. Nous pique-niquons en compagnie de dizaines de Bernard l'ermite. Dès qu'ils sentent le thon, ils arrivent en troupeau. 

Au retour, nous faisons une autre halte à la rivière. La pluie se met de la partie. Pas de problème. Nous avons envie de nous rafraîchir au retour. Nous restons en maillot et revenons par la plage. Au camping, la pluie redouble d'ardeur, c'est l'orage. Ce n'est pas qu'une averse. Nous placotons dans le cabanon adjacent et attendons que la pluie diminue pour rejoindre la tente et grignoter nos tortillas de maïs garnis de fèves noires.

Le matin, très tôt, nous tentons de partir vers la Sirena, mais le responsable du parc nous interpelle encore. Flûte. Il ne veut décidément pas nous laisser vivre. Nous revenons donc au point de départ pour retourner à Puerto Jiménez dans le gros camion rouillé. De là, nous prenons un autobus vers La Palma pour contourner le parc et nous diriger vers une autre entrée du parc, Los Patos. Semble-t-il que le sentier regorge d'animaux. Nous devons marcher 4km vers l'entrée. Après 1h de marche, un pick-up passe. Nous levons le pouce. Ce sont des agents de protection de la faune qui nous prennent. Heureusement pour nous puisque la route est en pleine jungle et traverse plus d'une dizaine de fois une rivière. Nous arrivons à Los Patos et montons notre tente dans le seul camping au milieu de la jungle, qui semble d'ailleurs abandonné. Nous sommes seuls avec le chien. Rachel se rafraîchit dans la rivière et nous mangeons notre habituelle boîte de thon.

En soirée, nous soupons aux chandelles, une boîte de sardines pour étouffer notre faim. Nous étions contents de remettre tout notre matériel de camping à nos amis pour nous alléger, mais pour le parc Corcovado nous nous ennuyons de notre confort et de nos repas chauds faits sur le réchaud.

Le lendemain matin, nous partons sur le sentier de Los Patos, vers la Sirena. Après quelques montées dans la jungle, nous nous reposons devant une chute et nous nous baignons. Plus tard, une famille se joint à nous. Elle nous offre du jus de fruits frais, un mélange de riz et de cannelle et un met typique enveloppé dans une feuille de banane. C'est Vendredi saint. C'est la journée du partage. Ça tombe bien puisque nos réserves de nourriture sont minces.

Nous revenons ensuite vers le camping abandonné. Ni à l'aller ni au retour, nous n'avons vu des animaux. Nous songeons à retourner en ville en quêtant un aller à des locaux qui se baignent dans la rivière. Finalement, ce sont des travailleurs qui nous ramènent, debout à l'arrière de leur pick-up.

Nous sommes chanceux d'avoir eu l'aller-retour gratuit entre La Palma et Los Patos, puisque les collectivos qui font ce trajet demande le gros prix. Arrivés dans la ville de La Palma, nous avalons un casado. Ensuite, nous tentons de partir pour Puerto Jiménez afin de dormir dans notre petite cabane en bois. Les chauffeurs de taxi se ruent sur nous et veulent notre argent. Nous décidons de lever le pouce. En quelques minutes, nous embarquons dans un camion vers Puerto Jiménez, vers notre lit.

Demain, nous sommes censés faire du bénévolat avec les tortues pour une semaine, mais Rachel a les deux pieds en sang et très enflés à cause du sable et de l'eau accumulés sur ses sandales qui frottent sur sa peau. Nous nous reprendrons bientôt.

Demain, direction San Jose pour récupérer le passeport de Rachel et ensuite en route vers le Nicaragua.

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