lundi 31 octobre 2011

Rurrenabaque : un séjour dans le bassin amazonien

Nous quittons notre havre de paix à Coroico avec notre billet pour Rurrenabaque en poche. Une fois au centre de Coroico, nous cherchons, en vain, le taxi qui doit nous conduire à Yolosita pour prendre l'autobus vers la jungle. Surprise, ce taxi est inexistant. Vladimir s'en boit une frette quelque part. Nous décidons donc de monter dans un combi pour Yolosita, il reste peu de temps avant le départ pour Rurrenabaque. 

À Yolosita, le policier nous informe que l'autobus est en retard, car il y a des travaux sur la route. Nous attendons quelques heures. Une fois installés dans l'autobus, nous devons déjà y descendre. Il s'arrête un peu plus loin puisque des travaux d'élargissement de la route sont en cours. Rassurant. Nous attendons encore 2 h. Enfin, le départ prise deux est lancé. C'est le trajet le plus terrifiant jusqu'à maintenant. Nous le savions, mais nous sommes pauvres. En général, les touristes prennent l'avion. Nous frôlons les ravins qui s'effritent sous la pluie. Rachel lâche quelques cris qui font rire les locaux. Guillaume se fait tatouer des ongles dans la cuisse. Après quelques virages, Rachel a tout d'un coup l'envie de vivre sur l'adrénaline. Elle passe la tête par la fenêtre, la pluie dans le visage. L'autobus qui emprunte ce trajet est un gros camion modifié en autobus pour mieux circuler dans la boue. Les pauses pipi sont rares. Lorsque l'autobus s'arrête, il faut courir à l'extérieur et mettre notre pudeur de côté.

Nous arrivons tôt le matin à Rurrenabaque. La chaleur et l'humidité sont au rendez-vous. Ça change de La Paz. Comme d'habitude, nous sommes affamés. Nous tombons sur une boulangerie française : des pâtisseries et du bon café en pleine jungle ! Rachel utilise encore ses talents de marchandage pour faire baisser le prix du séjour dans le bassin amazonien. Nous partons le lendemain en Jeep avec cinq autres voyageurs pour trois jours. Sur le chemin de terre rouge, nous croisons des troupeaux de zébus et un paresseux dans son arbre. Ça commence bien.

Ensuite, nous naviguons sur la rivière pendant 3 h. Les crocodiles, les caïmans noirs, les alligators sont partout, sur les berges et à deux doigts de notre lancha (bateau), souvent la gueule ouverte pour tempérer leur corps. Nous admirons aussi les familles de capybaras, des hordes de tortues empilées les unes sur les autres pour se réchauffer et une dizaine d'espèces d'oiseaux. Notre campement est rudimentaire, mais il y a des filets pour nous protéger des moustiques. Rachel est soulagée de ne pas tomber sur une araignée. Une voyageuse rencontrée plus tôt nous a raconté que dans la jungle équatorienne elle dormait avec les tarentules, parfois installées sur son filet.



Le soir, nous partons sur la rivière observer les yeux jaunes des crocodiles. Au rendez-vous, il y a des chauves-souris qui volent chaque côté de nous et parfois, des piranhas font le grand saut dans le bateau. Soudain, un crocodile fait claquer ses dents. Rachel, toujours aussi expressive, lâche un cri.

Le lendemain, nous partons dans la pampa à la recherche d'un anaconda. En marchant, notre guide nous fait remarquer qu'un serpent venimeux a récemment traversé le sentier. Ça commence tout doux. Plus loin, notre guide, méchant malade, se promène dans l'eau, pieds nus. Il voit les traces fraîches d'un anaconda, mais ne réussit pas à le trouver, heureusement ou malheureusement. Nous pêchons ensuite le piranha. C'est Rachel qui en sort le plus. Ces poissons aux dents tranchantes sont voraces et mordent dans n'importe quoi. Ils sont bons au goût, mais disons qu'il n'y a pas beaucoup de viande sur un piranha. En fait, c'est la seule pêche où vous utiliserez davantage de viande en appât que vous en ramènerez dans votre assiette.

Notre guide nous explique que nous pouvons nous baigner où nagent les dauphins roses puisque les reptiles n'y vont pas. Malheureusement pour nous, il pleut. Avis aux filles menstruées : évitez la baignade. Notre guide nous raconte qu'une jeune Hollandaise a déjà fait le festin d'un banc de piranhas. Dans la savane, notre guide nous explique les vertus de quelques arbres et plantes. Nous avons aussi droit à plusieurs autres histoires, concernant bien souvent des Israéliens qui viennent dans la jungle pour jouer au héros comme dans les films de guerre américains.

La dernière soirée nous permet de boire une bière en profitant du coucher de soleil en compagnie de notre ami le cochon et en jouant au volley-ball. La partie affrontant Gringos / Bolivianos est mémorable. Les quatre garçons de notre groupe se font essuyer par les Boliviens en feu, dont notre guide de 70 ans. Le soir, nous avons droit à un gâteau et à une bouteille de vin. Au retour, nous ne sommes pas certains de pouvoir revenir à Rurrenabaque puisque c'est jour d'élections. Les Boliviens ne peuvent pas circuler puisqu'il y a un couvre-feu. Nous ne savons pas non plus si nous pourrons prendre l'autobus vers La Paz. Finalement, tout se déroule assez bien. Nous prenons un autobus de nuit pour La Paz avec pour souper, des biscuits oréos.

Nous restons deux jours à La Paz puisque la turista est à nos trousses. C'est peut-être la faute de la nourriture dans la jungle conservée dans des glacières, peut-être aussi un autre met de la gastronomie Pérou / Bolivie. Par chance, nous avons la chaîne TV5 Monde pour passer le temps. Rachel réussit à obtenir un remboursement pour les problèmes rencontrés lors de notre descente en vélo sur la route de la mort. Elle revient fière d'elle, avec des gilets et nos performances sur disque compact.

Nous allons mieux ce matin. Nous nous dirigeons vers Cochabamba.

1 commentaire:

  1. que d'aventures ! belles photos de caimans, ils sont toujours très impressionnant surtout lorsqu'ils vous guettes à votre passage. Question, est-ce qu'on vous dit encore qu'il y aura des arrêts lors des déplacements en autobus ? ça semble être la même galère qu'au Péru. Souper aux biscuits oréo, c'est le luxe, bien cela fait changement des noix ou des snack d'autobus qui donne des va vite au toilette. Ha l'aventure ! J'espère que vous avez été plus chanceux que moi et réussi à apercevoir des serpents. ciao

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