lundi 24 octobre 2011

Lac Titicaca : deux impressions des deux côtés de la frontière


Le Lac Titicaca - le plus haut lac navigable au monde à 4000 mètres - est la dernière halte de la ''gringo trail'' au Pérou et malheureusement, notre dernière destination avec le frère de Rachel. Après le Machu Picchu, les hordes de touristes se dirigent généralement vers le lac pour pouvoir visiter les îles flottantes d'Uros. Les îles sont faites à base de totora, une sorte de roseau. On compte environ 200 habitants et une quarantaine d'îles. Ceci étant dit, les milliers de touristes qui débarquent chaque jour sur les îles ont créé un Disneyland particulièrement commercial.

Tout le monde sait qu'il n'y a pas une goutte d'authenticité à Uros et que ces îles existent essentiellement pour les touristes. Il reste bien une poignée de naïfs qui s'imaginent qu'ils vivent une expérience authentique et quelques cyniques qui veulent prendre un maximum de clichés des Indiens comme s'ils étaient des bêtes de cirque (Guillaume appelle ironiquement cette attitude ''les touristes qui veulent prendre des photos d'Indiens avec des plumes dans le cul''), mais la plupart des gens qui viennent à Uros sont de simples curieux. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on se balade sur des îles flottantes... et pour 10 $, qu'est-ce qu'on a à perdre ?

C'est donc après une longue préparation psychologique que nous prenons le bateau en direction d'Uros. Nous sommes chaleureusement accueillis par trois familles qui vivent regroupées sur une petite île. On nous explique alors le processus de fabrication des îles et d'autres détails de la vie quotidienne. C'est ensuite que les choses sérieuses commencent. Les habitants invitent les touristes à visiter leur maison en roseau et font semblant de fraterniser. Pendant ce temps, d'autres préparent des étals pour vendre des cossins supposément fabriqués par eux (on trouve les mêmes choses made in China partout au Pérou). Une vieille madame s'installe même bien en vue des touristes pour tisser pendant quelques minutes, question de bien faire croire que c'est de l'artisanat local. La mise en scène est parfaite : Hollywood, ce sont des amateurs.

Pendant ce temps, Guillaume se promène sur la petite île et regarde les poissons dans un bassin et joue avec un oiseau accroché à un fil (on lui pique ses oeufs pour les montrer aux touristes.... et peut-être pour les manger). Après 20 minutes, les touristes montent sur un bateau en roseau jusqu'à l'île voisine. Au départ, les habitantes de l'île chantent des chansons et nous avons même droit à Sur le pont d'Avignon. À ce moment, Guillaume et David craquent : la préparation psychologique n'aura pas résisté.

On retrouve les autres touristes sur une île plus grande, où il y a une école et une église. Nous en profitons pour nous éloigner et nous avons enfin droit à d'autres choses que la mise en scène qu'on nous a servie jusqu'à maintenant. Nous avons peu de temps pour en profiter puisqu'il faut déjà repartir à la course jusqu'à l'île (non flottante) de Taquille. Le guide insiste pour nous dire que nous pourrons prendre des photos d'Indiens avec des costumes traditionnels... ça s'annonce comme une prise deux. Finalement, Taquille est jolie et assez tranquille. Nous arrêtons pour manger et nous avons droit à une truite absolument succulente. Le reste de l'après-midi est consacré à la traversée de l'île et au retour à Puno. Le moral revient tranquillement et nous avons relativement apprécié notre journée. Peut-être que c'était un peu raide pour nous les îles Uros très tôt le matin, sans avoir pris un bon café.

Nous prenons une journée de congé le lendemain. Rachel et David en profitent pour faire quelques achats. Nous trouvons un billet d'avion pour David afin de lui éviter de longues heures souffrantes en autobus. Il nous quitte tôt le lendemain matin et inutile de vous dire que nous allons nous ennuyer. Nous lui attribuons une note du voyageur presque parfaite pour son optimiste, sa motivation et sa persévérance à nous suivre, un ou deux repas dans le corps, dans des autobus qui ne méritent souvent pas ce titre.

Lac Titicaca côté bolivien

Après avoir longuement hésité à suivre des cours d'espagnol à Cuzco, nous décidons finalement de poursuivre notre voyage en allant en Bolivie. Nous reprenons nos bonnes vieilles habitudes en multipliant les transports lents, inconfortables et pas chers jusqu'à Copacabana, sur le bord du Lac Titicaca. C'est après une nuit moyenne dans notre chambre à 4$ que nous nous dirigeons vers Isla del Sol. Après l'expérience du côté péruvien, nous décidons de partir sans tour organisé. De toute façon, Guillaume aime autant les tours organisés que de se faire lancer de l'acide sulfurique en plein visage.

Nous sommes finalement extrêmement heureux de notre décision puisque les paysages de l'île sont les plus beaux du lac. Nous négocions une superbe chambre pour une bouchée de pain et nous mangeons la meilleure truite de notre vie. C'est une bonne réconciliation avec le lac Titicaca.

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