lundi 11 février 2013

Nord du Laos: crevaisons à l’autre bout du monde

Laos
Pour quitter le Vietnam et rejoindre le nord du Laos, nous entreprenons un voyage épique de 25h d’autobus à travers les routes sinueuses de l’arrière-pays. La première portion du voyage se passe la nuit, dans notre couchette double. Arrivés à Diên Biên Phu, lieu de défaite des troupes françaises lors de la guerre d’Indochine, nous sautons sans trop attendre dans une fourgonnette pour la deuxième portion du voyage. À la frontière, nous devons affronter des douaniers corrompus qui nous obligent à payer pour « les frais d’estampillage » et pour un test de dépistage du virus H1N1. Nous les envoyons solidement promener à la réception du passeport, question de rentabiliser nos pertes. Sinon, le reste du voyage se passe comme à l’habitude, si ce n’est que d’un touriste américain qui s’est mis dans la tête de voler le siège d’un local qui le réclame par la suite en le menaçant avec une machette. La routine, quoi! Crevés, déshydratés, affamés, nous arrêtons à Oudomxay pour la nuit avant de mettre le cap vers Luang Nam Tha, petite ville située à un jet de pierre de la Chine.


Laos
Nous faisons rapidement connaissance avec ce nouveau pays. Il suffit de deux minutes pour qu’on nous propose de l’opium (nous sommes dans le Triangle d’or). Nous sommes étonnés par les ravages de l’inflation puisque les prix semblent avoir explosé depuis quelques années. Une fois bien installés chez une dame qui ressemble à Michael Jackson (en Asie, les gens essaient de conserver un teint pâle, signe de beauté), nous faisons une longue promenade vers une chute où nous prévoyons nous baigner. On oublie simplement de nous informer, lorsque nous payons l’entrée, qu’il n’y a pas d’eau à ce moment de l’année. C’est comme vendre des billets de ski en été. De toute façon, nous passons à travers des villages où vit une ethnie qui a préservé ses vêtements traditionnels. Une sacrée belle balade.

Laos
Le lendemain, nous continuons notre visite des environs de Luang Nam Tha à vélo. Nous faisons la tournée des villages « ethniques » en passant à travers des rizières et en traversant des ponts de bambou. Au moment où le soleil devient insoutenable, nous arrivons enfin en ville où nous passons un après-midi tranquille. Le plus agréable est sans aucun doute le marché de nuit où nous soupons chaque soir. Nous achetons un poulet ou un canard que nous accompagnons d’un demi-kilo de riz collant et d’une bonne Beerlao, la meilleure bière commerciale d’Asie du Sud-Est. Les os, nous les offrons aux chiens errants qui restent à nos côtés pendant tout le repas. Charmant.

LaosDégoûtés par le prix des randonnées organisées, nous choisissons de continuer notre visite de la région en scooter. Deux Français nous disent qu’il est possible de faire en scooter une boucle qui nous mène dans des coins reculés près de la Chine et de la Thaïlande. Enthousiasmés, nous partons vers Muang Sing et profitons des paysages de montagne tout au long de la route. Après un court arrêt pour manger, nous poursuivons dans les montagnes pour visiter un village Hmong et un village Akha. L’accueil est sympathique lors de notre premier arrêt. Rachel en profite pour échanger des signes avec les enfants qui n’arrêtent pas de rire. Nous ne nous éternisons pas trop longtemps ici et passons au village suivant où les paysages sont encore plus magnifiques. En passant à travers la localité, nous nous rendons compte que nous sommes allés un peu trop creux dans les montagnes. Ici, les femmes portent de longues jupes attachées sous leurs seins qui sont nus et le village vit encore de façon très traditionnelle. Nous ne souhaitons pas faire du voyeurisme et rebroussons le chemin immédiatement. Ici, ce n’est tout simplement pas un endroit pour les touristes.

Laos
De retour à Muang Sing, nous décidons de pousser un peu plus loin pour entreprendre la boucle. Rapidement, nous roulons sur un chemin de terre dans un état pitoyable, parsemé de roches pointues. Nous avançons péniblement puisque les camions soulèvent la poussière que nous respirons abondamment. Évidemment, ce qui doit arriver arrive après une vingtaine de kilomètres: une crevaison. Nous traînons le scooter sur quelques centaines de mètres et trouvons une petite maison où un homme accepte de nous aider. Malheureusement, il n’a que des tripes pour les motos semi-automatiques et il a l’air de nous trouver bizarres de rouler ici en scooter (merci du conseil, chers Français…). Pour ajouter à notre peine, nous sommes dans un coin perdu et bien des gens ne parlent même pas lao, alors imaginez l’anglais... Nous réussissons quand même à nous comprendre et le gars décide de faire le changement de tripe même si celle-ci n’est pas de la bonne dimension. Nous espérons que la réparation tiendra jusqu’au retour à Muang Sing.

Laos
Nous démarrons et, après un kilomètre, nous sommes peu étonnés d’entendre le bruit d’une nouvelle crevaison. Désemparés, nous marchons avec le scooter à la recherche d’une meilleure solution. Après quelques kilomètres, nous arrêtons dans une plantation de bananes où Guillaume demande de l’aide. Ici non plus, les gens ne parlent manifestement pas Lao puisqu’il s’agit de Chinois qui s’occupent du domaine. Après beaucoup de tergiversations, Guillaume part avec le gars à la recherche d’une tripe de scooter qu’ils ne trouvent pas. 

Laos
Nous finissons par nous rendre à une station d’essence où un gars vient nous rejoindre, le seul dans le coin qui parle anglais. À partir de ce moment, les choses vont vite et nous trouvons un tuk-tuk qui vient chercher notre scooter pour le ramener à Muang Sing où il sera plus facile de trouver une tripe. Heureusement, les gens du coin ne sont pas trop habitués à arnaquer les touristes et nous nous en sortons à bon compte. Une fois à Muang Sing, nous faisons réparer le pneu, mangeons dans un bon restaurant typique de la région et couchons sur place pour pas cher. Le moral est bon et il l’a été toute la journée malgré cette série de mésaventures.

Le lendemain, nous revenons tranquillement vers Luang Nam Tha, nous dormons un peu et partons vers Luang Prabang.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire