Après une journée passée dans un autobus à écouter des chansons de karaoké en thaï et en lao, la visite de la cave de Kong Lor est une belle gratification. Il s'agit d'une cave étendue sur 7,5km qui, à certains endroits, le plafond atteint jusqu'à 100m de hauteur. La visite de la cave se fait en pirogue et dure environ 2h. Tôt le matin, nous retrouvons notre batelier et, équipés de lampes de poche, nous partons à la découverte de cet immense tunnel naturel. Nous remontons le cours de l'eau et observons stalactites, stalagmites et même quelques plages sur le bord de l'eau. Randonnée idéale pour ceux qui n'aiment pas trop le
soleil! Nous retrouvons la lumière à la sortie de la rivière souterraine
et profitons quelques instants de l'eau couleur émeraude. Nous faisons
demi-tour et nous nous préparons pour une autre série de transports
jusqu'à Thakhek.
Comme d'habitude, les chauffeurs de tuk-tuks tentent de
nous arnaquer sur le prix du trajet jusqu'en ville et nous nous
rebellons avec deux autres Français. Un Américain pas très sympathique
qui attend de partir avec nous semble un peu agacé par notre mutinerie
très francophone, mais on n’a pas le choix, ça doit être dans nos gènes,
on refuse de se faire avoir. Nous finissons par obtenir le prix désiré et passons à
la première auberge de notre choix. L'endroit est presque plein et
l'Américain, qui à la base ne voulait même pas s'arrêter là, nous
dépasse et prend la dernière place disponible. Vraiment un salop.
Heureusement, nous apprenons plus tard que c'est le genre d'endroit où
il n'est pas possible de dormir avant 2h du matin.
La ville de Thakhek n'est pas merveilleuse. Nous prenons rapidement la décision de faire de la moto dans les environs. Il est possible de faire une boucle en campagne de quatre jours incluant la visite de la cave de Kong Lor, mais puisque nous y sommes déjà allés, nous nous concentrons sur les attraits les plus près de la ville. Pour la première fois du voyage, Guillaume conduit une moto semi-automatique. Il prend dix secondes pour apprendre le fonctionnement. Il regrette de ne pas avoir osé plus tôt tellement c'est facile, mais surtout plus pratique et plus confortable qu'un scooter.
Nous prenons la route sur des chemins de campagne où nous apprécions les karsts qui poussent un peu partout dans les rizières. Nous affrontons 500 m de route vraiment atroce. Heureusement, tout se passe bien et nous arrivons à une lagune d’une clarté rare. Il s'agit d'un petit lac rond de 70m de profondeur entouré d'une forêt dense sur fond de rochers majestueux. Le plus étonnant, c'est le magnifique ton de bleu et la translucidité des eaux.
Officiellement, la lagune est sacrée et la baignade est interdite. Comme bien souvent en Asie, l'argent règne plus haut dans la hiérarchie du sacré et personne ne semble se préoccuper vraiment de cela ici une fois qu'on a payé notre droit d'entrée. En plus, les locaux se lavent directement dans la lagune derrière des bouts de bambous, plus ou moins une barrière empêchant le savon et la saleté d’atteindre le centre de la lagune. Enfin! Nous faisons donc une trempette et pouvons observer les poissons puisque la visibilité est parfaite.
Notre deuxième arrêt est un bon lieu de baignade qui se nomme Tha Falang (falang veut dire étranger). C’est une jolie rivière, un lieu prisé par les Français pendant l'époque coloniale d'où son nom falang. Nous finissons la journée ici en profitant des derniers rayons du soleil, bien écrasés sur les roches qui bordent le cours d'eau.
Les paysages sur la route du retour sont tout aussi beaux que ceux observés au cours de la journée. Nous nous arrêtons en chemin pour acheter un melon d'eau (ok, une pastèque pour les Français). Rachel se prête à une séance photographique avec les marchandes. Ça nous rappelle l'Indonésie. On pourrait monter un album photo complet de clichés que des inconnus nous ont demandé de prendre en leur compagnie.
Prochaine destination, Pakse. Encore de la moto.
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