samedi 31 décembre 2011

Torres del Paine : plus de 100 km, ça use les souliers

À Punta Arenas, il est tard. Nous dormons chez une vieille dame grincheuse. Elle surveille nos déplacements et fait les gros yeux. Au petit lever, nous filons vers Puerto Natales, ville de départ pour le trek Torres del Paine, un classique au Chili.

Nous faisons les achats à l'épicerie pour six jours. Rachel s'occupe de l'organisation des repas tandis que Guillaume est porteur de toute cette bonne bouffe sèche. Nous prenons notre souffle chez l'habitant, une nuit de repos avant de commencer le trek.

La randonnée dans le parc Torres del Paine suit la forme d'un « W », ce qui signifie que les allers-retours sont nombreux. Nous marchons donc plus de 100 km en six jours, c'est un rythme moyen qui nous permet de profiter des paysages. Nous sommes chanceux, le beau temps est avec nous pendant tout le trajet. Mais le vent aussi, il souffle du matin au soir. Cela dit, le mois de décembre reste parfait pour ce trek en Patagonie.

La première journée, il fait moins beau du côté est, du côté des tours. Nous commençons donc la marche vers le glacier Grey, du côté ouest. Nous choisissons de ne pas payer pour le bateau qui permet de gagner du temps, 17km de marche. Comme des braves, nous entreprenons un bon 5h sur le plat pour rejoindre le point de départ officiel du trek. La randonnée est quand même agréable avec la vue sur les pics enneigés.

Nous nous arrêtons juste avant le camping payant et installons notre tente dans le champ près d'un lac turquoise. Mauvaise idée, il y a beaucoup de plantes piquantes. Guillaume se met à désherber l'endroit. Malheureusement, il en reste encore de ces plantes et Rachel perce son matelas de sol. Ça coûte cher du camping sauvage!

La deuxième journée, nous commençons véritablement le « W ». Heureusement, la fine pluie arrête au moment où nous démontons la tente. C'est donc sous un soleil radieux que nous montons la vallée menant au glacier Grey. Notre objectif est de dormir tout en haut au camping afin d'avoir davantage de temps pour le contempler. La marche n'est pas si difficile en soi, mais puisque nous en sommes seulement à notre deuxième journée, nous avons encore beaucoup de nourriture à traîner. Malgré tout, nous réussissons à dépasser d'autres marcheurs qui ne portent pas leur sac. Nous arrivons juste à temps au refuge du glacier pour manger et nous mettre à l'abri de la pluie qui vient de recommencer.

Bien assis dans les divans, nous prenons une pause plus longue que prévu. Encore une fois, la pluie arrête dès notre retour sur le sentier et nous arrivons rapidement au camping. Il est tôt et nous nous rendons compte que nous pourrions facilement marcher jusqu'à 22h sans être gênés par l'obscurité. Peu importe, nous choisissons tout de même de prendre notre temps et nous nous installons devant le glacier avec un café et du chocolat.

Lors de la troisième journée, nous revenons sur nos pas afin de compléter l'aller-retour sur la branche ouest du « W ». Arrivés à notre point de départ d'hier, nous dînons avec des sandwichs au thon (inutile de vous faire le menu du midi des prochains jours puisque nous mangerons la même chose...). Nous partons rapidement vers la branche centrale du « W », appelée la vallée française. Généralement, on vante ce trek pour les trois branches du « W » (trois vallées), mais nous sommes agréablement surpris par le sentier qui relie les branches. Les paysages sont jolis puisque le sentier passe près de lacs avec des tons de bleus caribéens. De plus, la marche est assez facile, ce qui permet d'avancer rapidement.

Guillaume en profite pour courser avec un garde-parc et Rachel profite pleinement de la vue. Le garde-parc vient serrer la main de Guillaume qui arrive le premier au camping italiano situé à la base de la branche centrale. Rachel arrive pas très longtemps après et le moral est bon après une si belle journée. Nous hésitons longuement à continuer plus loin puisqu'il est tôt et que nous pourrions gagner du temps, c'est-à-dire une journée. Par contre, l'avantage de s'installer dans ce camping est que nous pourrons faire la vallée française (la branche centrale) aller-retour sans porter nos sacs le lendemain.

Nous ne sommes pas pressés, nous gardons donc le cap sur un rythme plus tranquille pour profiter davantage du parc. Tout au long de ce trek, nous sommes heureux de boire directement l'eau des glaciers qui coule un peu partout dans les ruisseaux. L'eau est bonne et cela nous évite de traîner des litres d'eau trop lourds.

La quatrième journée, nous partons à la découverte de la vallée française en étant libérés de nos sacs qui restent dans notre tente. C'est nécessaire puisque Guillaume commence à avoir sérieusement mal au tendon du pied droit. Nous entreprenons la montée de la vallée, emmurée par d'imposantes montagnes. Les paysages sont plus variés : montagnes, glaciers, rivières et forêts. Plus nous avançons vers le mirador, plus il fait froid. Il y a même des flocons de neige qui tombent. Nous nous sentons un peu plus dans l'ambiance de Noël.

Au retour, nous siestons un brin et décidons de continuer la marche en soirée, le soleil se couchant très tard. La randonnée est agréable, coucher de soleil sur le lac turquoise. Nous atterrissons dans un petit refuge tout en bois qui accueille les randonneurs qui n'ont pas de tente. Les prix sont exorbitants autant pour les nuits que pour les repas. Nous décidons d'y boire l'apéro, notre premier Carménère, cépage spécifique au Chili. Nous nous faisons en quelque sorte une avance sur notre cadeau de Noël. Nous avons envie de jaser un peu avec des gens. Le poêle à bois ajoute à l'atmosphère chaleureuse du chalet.

Nous sommes tous assis sur la même banquette. Les gens mangent leur bon repas et discutent avec nous de notre façon de faire le trek. C'est agréable. Nous poursuivons ensuite la marche avec un verre dans le nez et installons notre campement dans le bois un peu plus loin. C'est l'heure du spaghetti aux lentilles.

La cinquième journée, nous marchons jusqu'à l'autre bout du « W » pour grimper au mirador et voir les trois tours, le clou du trek. Nous campons dans un camping gratuit avec un troupeau d'Israéliens juste à côté de nous. Nous décidons de prendre notre tente sans la démonter et de la déplacer dans un endroit plus calme. Le garde du parc nous fait un clin d’œil, comprenant parfaitement notre décision.

Le sixième jour, nous partons dans la vallée en la dévalant rapidement. Nous croisons les touristes de l'hôtel qui montent, essoufflés. Ils ont un bon bout de chemin à faire jusqu'au mirador. Chanceux, aujourd'hui le ciel est complètement dégagé. Rendus à cet hôtel de luxe, nous marchons un 8km dans le gravier, d'une platitude incomparable, jusqu'à l'endroit de départ de l'autobus pour Puerto Natales.

Nous arrivons au centre-ville avec l'intention de prendre un autobus pour El Calafate, où nous voulons passer les Fêtes. Surprise, tous les autobus sont pleins jusqu'au 26 décembre.

À suivre, notre aventure du temps des Fêtes.

2 commentaires:

  1. Bonne année chère Rachel!
    Quels paysages à couper le souffle! Contente de voir que cette aventure se déroule toujours bien. Tu vas nous manquer au MELS (mais tu as une bonne excuse...) xox Sophie

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  2. Devinez quoi, des Israéliens ont foutu le feu dans le Parc (ils viennent de trouver les coupables). Voici pourquoi nous les évitons. Le Parc sera fermé pour un mois. Une chance que nous l'avons visité il y a une semaine.

    http://www.cyberpresse.ca/environnement/en-vrac/201112/30/01-4481831-patagonie-progres-dans-la-lutte-contre-le-feu-dans-un-parc-naturel.php

    Guillaume

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