dimanche 20 novembre 2011

Il devait se dire t'és y'inke un touriste, fais-nous pas chier avec ton lift

Pour sortir de la ville de Tafi, nous prenons un autobus jusqu'au croisement de la route nationale. Le soleil est de retour, il ne nous a pas laissé un long répit. La route est passante, mais les gens sont plates. Soit ils pèsent sur le citron en approchant de nous, soit ils se collent sur la ligne du milieu et regardent ailleurs, soit ils font semblant d'arrêter. C'est pas le Québec. Notre aventure pourrait être le sujet d'un bon p'tit film de pouceux expressifs. Nous faisons des blagues, notre non verbale en dit long.

Une pointe de découragement nous envahit soudainement. Guillaume se met à entonner en crescendo la Ballade des égoïstes des Vulgaires Machins, pendant qu'un peu plus loin Rachel parle seule, haut et fort, en regardant filer à toute vitesse les automobilistes et leurs sièges vides. Nous sommes les gringos qui font peur. Toute une journée, riche en niaiseries. Malgré tout, nous aimons faire du pouce.

Finalement, après 3 h, un gentil conducteur nous fait faire un bout de chemin. Enfin, un individu qui a du cœur. Il nous fait même goûter le maté argentin, une première pour nous. C'est délicieux. Il nous donne une plus grande affiche pour le pouce. Pourvu que ce ne soit que ça le problème. Ensuite, par magie, tout déboule en notre faveur. Un autre véhicule nous prend pour un bout et un dernier, pour près de 1000 km.

Nous ne pensions pas avancer autant en une journée, d'autant plus que ce dernier samaritain se dirige exactement où nous allons. C'est vraiment le luxe et le père de famille travaillant sur la route est très sympathique.

Nous arrivons tard près de la vallée fertile. Nous dormons en camping sauvage. La tente vole au vent, nous aussi, mais la vue sur le ciel étoilé nous fait sourire.

Au petit matin, nous emballons tout et partons vers San Agustín de Valle Fertíl. Tout près du village, nous profitons de la digue pour faire quelques longueurs. Rachel est aux anges. Enfin de l'eau pour nager. Curieuse, elle se rend sur l'île aux cactus pour observer les oiseaux. Ici aussi un chien nous tient compagnie, il surveille Rachel dans l'eau et l'accès au sentier. Il guide ensuite la randonnée, fait fuir les chèvres et revient chaque fois au pas. Un beau gros toutou qui a l'air méchant, mais qui ne jappe pas ni ne montre les dents.

La ville est déserte en plein jour. On dirait une ville fantôme. Après la sieste, tous les commerces reprennent leurs activités et nous sommes dans une tout autre ville, plus dynamique. Nous nous sommes laissés tenter par un vin qui s'est avéré goûter un mélange de mélasse et de vin en boîte de carton. Les bodegas de Mendoza nous font déjà saliver.

Au réveil, nous partons en convoi vers le parc provincial Ischigualasto, aussi nommé la vallée de la lune, un désert de cactus et de rochers sédimentaires. Des rivières et des nappes d'eau asséchées ont laissé des empreintes de fossiles et des ossements de dinosaures en parfait état y ont été retrouvés. Marcher dans la vallée de la lune est, nous imaginons, comme se trouver sur la Lune, sur une autre planète.

En arrière-plan, les rochers rouges font penser à Mars. Nous avons beaucoup aimé cette escapade lunaire. Les prix sont élevés, mais cette visite est un must. Le prix du tour n'inclut pas le prix d'entrée au parc que les touristes payent au chauffeur de la camionnette. L'histoire ne nous dira pas si l'argent s'est bel et bien rendu dans les coffres du parc...

C'est maintenant l'heure de partir pour Mendoza.

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