vendredi 30 novembre 2012

Pulau Weh: plongée et moto au bout de l'Indonésie


Enfin en Indonésie. Vol de 45 minutes entre Kuala Lumpur et Banda Aceh puis taxi et bateau lent jusqu'à l'île de Pulau Weh. Banda Aceh, ça doit vous dire quelque chose? C'est ici que le tsunami du Boxing Day a frappé le plus fort le 26 décembre 2004 causant la mort de plus de 160 000 personnes dans la région. La vague a atteint, selon les endroits, une hauteur entre 10m et 35m. L'endroit est aussi connu pour sa guérilla islamiste qui a déposé les armes en 2005. Nous sommes dans la province musulmane la plus extrémiste d'Indonésie. Les gens ne voient pas souvent des touristes puisque le pays a ouvert la région aux étrangers il y a seulement quelques années. Cela est certes la raison pour laquelle Rachel se fait observer de façon insistante par les hommes encore peu habitués de voir des étrangères. Quelques adolescentes veulent absolument être photographiées avec elle. Même si nous nous sentons comme des bêtes de cirques, nous restons souriants.


En débarquant du bateau, nous montons à l'arrière de motos pour nous rendre à Iboih, lieu paradisiaque réputé pour la plongée. Pendant le trajet, le conducteur de la moto sur laquelle Rachel est assise décide de se faire insistant. À son arrivée dans le village, Guillaume ne manque pas de rappeler les bonnes manières au mec. Nous l'envoyons promener sans le payer.


Ceci étant dit, Guillaume part à la recherche d'un hébergement pendant que Rachel fait quelques longueurs. C'est dans un coquet bungalow (pour aussi peu que 5$ la nuit), surplombant la mer avec hamac sur la terrasse, que nous nous installons. Le village d'Iboih ne fait pas encore partie des itinéraires touristiques, donc peu fréquenté. C'est pourquoi nous décidons d'y passer une semaine. Nous voulons profiter au maximum de la sérénité des lieux. À Iboih, nous passons de belles soirées sur la terrasse d'un sympathique restaurant à manger de bons plats, notamment le gado-gado (des légumes à la vapeur et des oeufs durs nappés d'une délicieuse sauce aux arachides).


Pendant notre séjour, nous faisons de la plongée. Pour voir quelque chose d'intéressant ici, il faut descendre à 25m minimum, ce qui n'est pas dans nos habitudes. Aussi, le courant est assez fort à Iboih, il faut parfois se cacher derrière les coraux pour éviter les secousses. La plongée que nous faisons ne nous laisse pas indifférents, mais nous ne voyons pas de spécimens rares. Alors, pourquoi descendre aussi creux? Nous optons pour la plage et la moto en nous disant que nous aurons plusieurs autres occasions de plonger.

Pour la plage, nous décidons d'emprunter un sentier derrière notre bungalow. Nous aboutissons à une plage déserte de sable fin. Nous faisons de la plongée en apnée et observons de beaux fonds marins, notamment une pieuvre d'une taille respectable qui nous regarde avec ses grands yeux. Nous passons la fin de l'après-midi à jaser, assis dans l'eau près du rivage. Avant de retourner dans notre village, nous dégustons des pâtes fraîches cuisinées par un Italien qui habite l'île. Le retour se fait dans la noirceur, sans lampe frontale. Par chance, la lune nous éclaire. Nous faisons le saut lorsqu'un cochon sauvage traverse la route en trombe et encore plus lorsque deux motos s'arrêtent à notre hauteur. Des locaux nous font faire un bout de chemin vers Iboih.

À Iboih, nous ne manquons pas de louer une moto pour parcourir l'île. C'est une première pour Guillaume qui prend le volant dans le sens opposé, c'est-à-dire dans la voie de gauche. Même si nous ne sommes pas fervents de tout ce qui a un moteur, nous apprécions notre randonnée en moto. C'est assurément un coup de coeur pour nous. Nous avons l'occasion de découvrir des merveilles et nous sommes libres de nos déplacements tout au long de la journée. 

Nous passons quelque temps à nous baigner seuls devant une chute en pleine jungle, nous visitons un mini volcan encore fumant et nous mangeons un mie goreng sayur (des nouilles style ramen version améliorée, c'est-à-dire qu'il y a aussi des légumes frais et une sauce épicée) dans un coin perdu où l'anglais est inexistant. En fin de journée, nous nous arrêtons près d'un lieu où il est censé y avoir des sources d'eau chaude. Au premier coup d'oeil, nous ne les repérons pas. En fait, elles se trouvent au milieu de l'océan, nous apercevons les bouillons à la surface de l'eau. Rachel décide d'enfiler le masque de plongée (nous sommes toujours sans tuba depuis notre départ du Québec) et nage jusqu'à l'endroit. Elle passe un long moment au-dessus des bouillons à sentir la chaleur et à regarder les cratères au fond de l'eau. Guillaume reste sur la rive puisqu'il n'est pas assez bon nageur. Nous finissons notre journée par une longue baignade dans les eaux turquoise de Gapang, un des rares lieux touristiques de l'île.

Pendant cette randonnée en moto, il nous arrive quelques péripéties qui auraient pu être dangereuses. Nous apercevons des macaques et décidons de ralentir pour mieux les observer. Mauvaise idée. Ils se ruent sur nous et sont à deux doigts de nous sauter sur les jambes. Guillaume réagit au bon moment et appuie sur l'accélérateur. Au lieu de ralentir, les singes courent plus vite pour nous rattraper. Plus tard, une femme sort d'un sentier en moto sans faire attention à la circulation. Guillaume l'évite à la dernière minute. Il faut continuellement klaxonner sur la route puisque les gens ne regardent pas des deux côtés de la route et n'utilisent pas les clignotants. Nous comprenons que le Code de la route se passe au son. Guillaume s'en sort plutôt bien pour son baptême de la moto et de la conduite à gauche. Nous remettons les clés au propriétaire, la moto est sans égratignures, nous aussi.

Il est temps de quitter l'île pour nous rendre dans la jungle, à Bukit Lawang. Avant, nous voulons voir quelques vestiges laissés par le tsunami en 2004 à Banda Aceh. Nous marchons jusqu'au musée, il est fermé entre midi et 14h. C'est la prière. Nous marchons donc jusqu'au bateau de cinq tonnes emporté 5km à l'intérieur des terres par la vague. Le site est aussi fermé et il semble sans intérêt d'après ce que l'on voit à partir de la grille. Nous nous renseignons pour le bateau perché sur un bâtiment de trois étages. Semble-t-il que le site est aussi fermé et que tout a été rénové et repeint. Nous laissons tomber et décidons de nous casser à Bukit Lawang.

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