mercredi 13 juin 2012

Semuc Champey: entre amour et haine


Peut-être l'avez-vous remarqué dans les messages précédents, nous aimons le Guatemala. Le pays est magnifique et ne manque pas d'authenticité. Par contre, cet amour vient avec une bonne dose de haine puisque, disons-le franchement, le nombre de gens malhonnêtes que rencontrent les touristes ici atteint des sommets. Si vous n'êtes pas du genre à vous en faire lorsqu'on vous soutire quelques dollars ou quelques sous ou si votre voyage est organisé à gros prix, vous profiterez du pays sans soucis. Par contre, si vous êtes sur un budget et que vous devez obtenir les prix le plus près de la réalité, certaines journées vous paraîtront comme un champ de bataille. La suite de notre voyage vers Semuc Champey ne se soustrait pas à cette réalité: entre amour et haine.


De Todos Santos, nous nous réveillons tôt pour prendre le bus de 4h30 en direction de Huehuetenango. De notre chicken bus, nous assistons au lever du soleil en montagnes. Nous enfilons rapidement la correspondance pour Aguacatan, mais lorsque nous arrivons à Sacapulas, la fourgonnette pour Uspantan est plus que bondée. Rachel réussit à se placer debout penchée sur les gens assis. Guillaume n'a d'autre choix que d'aller sur le toit. Le chauffeur semble ne pas connaître la définition de «capacité maximale».

Finalement, nous prenons un dernier transport vers Cobán. Le trajet est marqué par un éboulement de terrain qui nous fait perdre quelques minutes le temps qu'une pelle mécanique ouvre le chemin. En arrivant à Cobán, nous nous lançons dans une autre querelle sur le prix de l'autobus pour Lanquin et, après 30 minutes, nous finissons par obtenir le prix normal. Après autant d'heures de transport, nous arrivons à Lanquin à 17h. Comme bien souvent, les rabatteurs se lancent sur nous pour nous offrir des chambres trop chères. Nous finissons par accepter la seule auberge avec une cuisine et nous partons faire des achats au marché. En revenant, le gars nous apprend que le transport n'est plus inclus et tente de nous faire payer un prix indécent. Nous l'envoyons promener allègrement et partons vers une auberge de gringos, complètement découragés et crevés. Le proprio nous offre un matelas dans un grenier juste au-dessus du bar où la musique est dans le tapis. Avec l'énergie du désespoir, nous partons à la recherche d'une chambre normale à prix normal. Nous trouvons enfin quelque chose chez l'habitant et nous nous assoyons dans un comedor pour un sacré bon souper. Tout est bien qui finit bien.

Le lendemain matin, nous faisons la grasse matinée, question de recharger nos batteries. Un gars tente de nous charger trop cher pour nous rendre à Semuc Champey et nous décidons de nous installer à la sortie de la ville afin de peut-être tomber sur un Guatémaltèque honnête qui se rend au site. Un camion nous prend pour un prix très raisonnable et nous laisse à deux kilomètres du site. Rachel se fait brasser comme jamais. Un Indien dans la boîte du camion tente de lui faire la conversation, mais elle est trop occupée à gérer son équilibre. Guillaume lui envoie quelques droites sans faire exprès. Disons que le trajet est sportif.

Vous devez vous demander pour quelle raison nous nous faisons autant chier? Le site de Semuc Champey est absolument magnifique. Il s'agit d'une rivière souterraine juxtaposée à une rivière où il est possible de se baigner sur différents paliers. Le lieu fait rêver, tout comme la marche jusqu'au mirador où nous arrivons complètement trempés de sueur.

Nous nous baignons, mais le temps passe malheureusement trop vite. Nous retournons à Lanquin pour un autre délicieux repas à 18 quetzales (1,75$), servi au comedor devant notre demeure.

Demain, direction Flores, si transport il y a.

1 commentaire:

  1. "Guillaume n'a d'autre choix que d'aller sur le toit. Le chauffeur semble ne pas connaître la définition de «capacité maximale»."
    Bonjour, j'ai également voyagé au Guatemala et, bien que le faisant en routard et habitué à l'inconfort comparé à nos contrées, je n'ai pas souvent rencontré de situations aussi inconfortables que de prendre un bus un dimanche au Guatemala. J'ai dit à ma voisine que le chauffeur nous prenait pour des animaux. Elle m'a répondu qu'ils vivaient ça souvent et que ça ne la dérangeait pas. Oui, mais bon, avec mon 1m90 sur les sièges des chicken bus pendant plusieurs heures, je me suis permis d'exprimer légèrement ma "souffrance". En en parlant ensuite à un guatémaltèque, il m'a raconté le trafic lié aux bus dans le pays et m'a dit que les patrons des compagnies de bus devaient payer la mafia et si les sommes versées n'étaient pas suffisantes, elle pouvait tuer les chauffeurs. Ce qui arrive régulièrement en pleine rue à Guatemala Ciudad.

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