vendredi 25 mai 2012

Juayúa: le jour où nous nous sommes échappés des voleurs

La petite ville de Juayúa est l'hôte toutes les fins de semaine d'une foire gastronomique qui attire de nombreux touristes salvadoriens. C'est donc l'estomac vide après une journée de transport que nous arrivons dans cette charmante bourgade prêts à manger un maximum de spécialités culinaires du pays. Après moins de 5 minutes, nous déchantons en nous rendant compte qu'il s'agit de plats ordinaires avec une présentation plus raffinée que dans les comedors. Voilà que nous n'avons pas envie de payer le triple du prix pour une branche de persil et des carottes en julienne dans notre assiette.


Heureusement, nous sommes bien logés chez une gentille grand-maman et la ville est très intéressante à visiter. Nous laissons rapidement tomber la foire alimentaire pour nous gaver de pupusas, les meilleurs de la ville étant situés juste en face de notre hôtel. Nous aurions été déçus d'être venus seulement pour la foire alimentaire, mais des chutes sont situées à quelques minutes de la ville. Nous décidons d'aller y faire une trempette. Puisque le Lonely Planet affirme qu'il y a des vols sur le sentier, nous amenons le strict nécessaire et nous nous assurons de faire une copie de nos photos sur l'ordinateur.

Bien préparés, nous mettons le cap vers les chutes, mais une averse vient rapidement refroidir nos ardeurs. Nous restons à l'abri un instant et décidons finalement de nous diriger vers les chutes, malgré la pluie. Nous nous disons que, puisque nous venons nous baigner, nous serons mouillés de toute façon. En marchant sur le sentier, nous nous rendons compte que la plupart des visiteurs ont décidé de quitter les lieux à cause de la pluie. Nous prenons alors conscience que le risque de vol augmente, mais nous continuons jusqu'à la première chute. Il s'agit en fait d'une chute où l'on a construit un bassin pour recueillir l'eau et la drainer jusqu'à une mini centrale hydroélectrique. Nous nous baignons dans le premier bassin et passons au deuxième plus loin où un groupe de cinq jeunes se baignent. Ils quittent les lieux rapidement et nous nous retrouvons seuls sur le site.

Quelques minutes plus tard, un des jeunes revient se baigner. Nous décidons de patienter afin qu'il parte pour prendre des photos sans lui. Il reste très longtemps et cela nous apparaît suspect puisqu'il fait froid. Lorsque nous rassemblons nos choses pour retourner en ville, Rachel parie qu'il se préparera aussi à partir. C'est effectivement le cas. Au même moment, il sort du bassin et se met à laver ses souliers, il traîne en longueur. Nous prenons notre temps pour le faire chier. Il finit par partir et se cache quelques mètres plus loin. Guillaume jette un coup d'oeil et le mec part. Nous savons alors très bien que lui et ses amis veulent nous voler, mais évitons de tomber dans la paranoïa extrême. Nous nous munissons tout de même de bâtons, même si nous n'avons rien d'intéressant à voler sur nous.

Après une centaine de mètres, nous revoyons le même jeune qui rebrousse chemin en notre direction et passe à côté de nous. Plus loin, il s'arrête et nous épie. Rachel est maintenant certaine qu'ils viennent nous voler. Guillaume se fâche et va le voir et lui dit que nous n'avons rien sur nous. Le voleur sent l'alcool, nous comprenons pourquoi il n'est pas très bon pour cacher son jeu. Nous faisons passer le gars en avant de nous et nous le suivons avec nos bâtons dans les mains. Il marmonne des trucs plus ou moins compréhensibles pour nous faire croire que c'est de la faute de ses amis et qu'ils ne nous voleront pas. Nous arrivons tous les trois à l'entrée du site où il n'y a toujours personne, mais nous savons que les autres jeunes ne se cachent pas très loin entre l'entrée et le stationnement un peu plus loin. Nous laissons donc le voleur continuer sa route afin de le garder à l'oeil de loin et nous permettre de voir si ses complices se trahiront en sortant de leur planque.

Guillaume décide alors de prendre position sur une colline afin de surveiller les environs et comprend qu'ils sont cachés près d'un pont plus loin. Rachel prend aussi position et envoie la main au jeune. Nous sommes alors en pleine plantation de café et nous décidons de monter un sentier afin de voir si quelqu'un pourrait nous indiquer une autre sortie. Nous ne voulons pas nous perdre et décidons de rebrousser chemin jusqu'à notre colline. Alors que Guillaume y retourne pour jeter un coup d'oeil, il découvre le même jeune couché par terre en train de nous espionner. Il suffit d'une fraction de seconde pour que Guillaume le menace du bâton et qu'il déclare forfait. La situation devient alors vraiment pathétique, quels mauvais voleurs! L'ambiance est électrique et nous l'obligeons à descendre jusqu'à la route, toujours armés de nos bâtons.

La pluie arrête enfin et à notre grande satisfaction, des Salvadoriens arrivent sur place en camionnette. Nous allons vers eux pour leur expliquer la situation. Un jeune nous accompagne alors jusqu'à la civilisation avec sa machette. Enfin hors de portée des voleurs, nous retrouvons le sourire puisque cette situation était davantage une tragédie comique que d'autre chose. Évidemment, nous sommes heureux de ne pas être tombés sur les voleurs puisqu'ils nous auraient probablement molestés, mais nous rions un peu de leurs mauvaises stratégies.

Plus de peur que de mal, mais tout de même...

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