jeudi 1 mars 2012

De l'Amérique du Sud à l'Amérique centrale

Après presque huit mois de voyage, nous nous dirigeons vers l'Amérique centrale, à Panama City. Notre vol est à 4h du matin. Nous attendons une éternité en ligne, alors que la file est courte. Une fois notre tour, il est déjà 3h30. La dame antipathique qui nous reçoit nous informe que nous devons faire imprimer un billet de sortie du Panama pour prendre notre vol. Elle est catégorique. Son supérieur, encore plus. Ils nous disent qu'il ne nous reste que 10 minutes pour revenir avec une preuve de sortie. Nous savons que certains pays exigent cette preuve, mais jamais nous ne nous la sommes fait demander.

Guillaume part en courant à la recherche d'un cybercafé ouvert au petit matin dans l'aéroport. Pendant ce temps, Rachel explique à ces sympathiques personnes que le service est minable, que c'est le billet le plus cher payé par rapport au temps de vol depuis que nous voyageons et que nous n'avons pas l'intention de manquer notre vol.

Miraculeusement, Guillaume revient avec de faux billets vers le Costa Rica, imprimés sur Expedia. La dame imprime aussitôt nos billets d'avion, mais ce n'est pas terminé. Elle nous dit alors que nous devons aussi montrer une preuve de retour vers le Québec. Nous lui disons que c'est insensé puisque nous faisons le tour du monde. Nous ne pouvons pas lui montrer tous les billets de sortie de tous les pays que nous visiterons. Il ne reste que 3 minutes avant le départ du vol. Nous lui disons que le Costa Rica ne demande pas une preuve de sortie du pays et que nous comprenons que nous devons peut-être montrer une preuve de sortie du prochain pays visité, mais sans pour autant en avoir une vers notre pays d'origine. Elle ne collabore pas.

Nous commençons à en avoir assez. Guillaume lui rappelle la loi. Nous nous demandons où elle a été formée. Nous lui disons que nous voulons immédiatement parler à son patron. Elle fait finalement un appel. Pendant ce temps, nos sacs sont contrôlés. En raccrochant, elle dit que c'est bon pour cette fois avec seulement une preuve de sortie du Panama.

Rachel lui demande d'avouer qu'elle a fait une erreur et qu'elle nous a mal informés. Elle refuse. Rachel lui demande de s'excuser. Elle refuse encore une fois et nous dit de nous grouiller. Nous lui disons que cette fausse information a bien dû faire manquer le vol à plusieurs autres touristes un peu moins débrouillards et que c'est inacceptable. D'ailleurs, nous avons vu devant nous des Australiens argumenter et ensuite partir en courant pour acheter leurs billets vers leurs prochaines destinations à prix coûteux.

Enfin, nous courrons vers notre avion. À peine arrivés aux portes, nous nous faisons appeler par la sécurité. Elle nous demande de revenir voir les douaniers. Nous sommes découragés. Nous revenons sur nos pas. Ils estampillent notre passeport pour la sortie du Brésil. Nous repartons en courant vers notre avion. Quelques minutes plus tard, l'avion est évacué puisque la température ne permet pas de décoller. Ça ne finit plus de finir. Nous installons notre sac de couchage dans le hall pour une sieste et nous entendons aussitôt l'annonce pour le rembarquement. Quelques minutes plus tard, nous sommes dans les nuages. Enfin! Arrivés à Panama City, nous allons faire une plainte à la compagnie, Copa Airlines.

De l'aéroport, nous prenons un Chicken Bus, d'anciens autobus scolaires jaunes reconvertis en autobus de ville, vers le centre-ville. C'est ça pour 25 sous ou un autobus de luxe pour 11 $. En général, nous optons pour l'option la moins chère, d'autant plus qu'elle nous offre la possibilité d'être avec les gens de la place. Après une heure tassés comme des sardines, nous arrivons à Casco Viejo. Nous arrêtons au marché de poisson pour déguster un énorme plat de fruits de mer accompagnés de riz au coco.

Ensuite, nous nous dirigeons vers une auberge de gringos, Luna's Castle. Comme son nom l'indique, c'est un château et il est tout en boiseries avec vue sur l'océan. C'est sans aucun doute le plus bel endroit où nous avons logé jusqu'à maintenant. En plus, il y a des crêpes au déjeuner et du bon café corsé frais. Nous avons même droit à du beurre d'arachides naturel laissé par un voyageur.

En soirée, nous faisons le tour de la ville, nous nous arrêtons dans une enoteca, un charmant bar à vin qui nous permet de finir de fêter la fête de Guillaume. Le quartier Casco Viejo, le cœur historique de Panama City, nous a étonnés puisqu'il est bien préservé. Son architecture coloniale espagnole fait de ce quartier l'un des plus beaux que nous avons vu jusqu'à maintenant. Nous ne nous y attendions pas. Le coucher de soleil est joli sur la mer avec en fond les nombreux gratte-ciels du centre.

Le lendemain, nous partons à la Marina de Balboa, en banlieue de Panama City pour offrir notre aide comme Line Handlers aux capitaines qui traversent le Canal. Nous parlons à quelques capitaines qui nous suggèrent de jeter un coup d'oeil au babillard et de poser une affiche. C'est ce que nous faisons. En plus, nous faisons un excès de zèle en posant une autre affiche dans une marina officieuse située dans le Causeway (ancienne base américaine). D'autres capitaines nous incitent fortement à nous rendre de l'autre côté du Canal (Atlantique) puisque la majorité des bateaux traverse dans la direction Atlantique-Pacifique. Avant de nous précipiter de l'autre côté du Canal, nous décidons d'attendre quelques jours pour voir si les affiches intéressent quelqu'un. Nous sommes étonnés de constater que plusieurs capitaines cherchent des gens pour les aider à traverser le Pacifique, peu importe leur expérience. Ce n'est pas l'envie qui manque de traverser le Pacifique en catamaran pour quelques dollars par jour.
 
Nous profitons du reste de la journée pour marcher le long du Canal. La vue est superbe, plusieurs bateaux qui sont arrivés de Colon (côté Atlantique) ont mis l'ancre dans le port.

Pour revenir à Casco Viejo, nous prenons un taxi, car le dimanche les autobus sont rares. Les rues sont barrées, il y a des festivités. Notre chauffeur doit donc passer par les quartiers plus crades. Il verrouille les portes et nous met en garde d'y venir, même le jour.

En attendant de recevoir une réponse d'un capitaine, nous partons quatre jours au San Blas.

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