jeudi 15 septembre 2011

Huaraz : trek Santa Cruz


Enfin, après deux mois et demi de voyage, nous avons enfin pu utiliser notre tente, notre sac de couchage et notre tuque. Nous avions l'air un peu étrange avec tout cet équipement en Colombie, alors qu'il faisait 40 degrés Celcius ! Ces kilos en trop dans notre sac nous serviront énormément au cours des prochains mois pour économiser des sous (particulièrement au Chili et en Argentine) et pour être plus autonomes lors des randonnées.

Avant de partir en montagne, nous nous sommes acclimatés à Huaraz où, surprise surprise, il y avait une microbrasserie. Nous avons donc bu quelques rousses infusées aux feuilles de coca et passé du bon temps à faire nos achats pour le trek, entre deux cafés près d'un feu de foyer. Notre menu trek nous a excités bien plus que plusieurs repas mangés au restaurant. Par exemple, nos déjeuners étaient constitués de crème de quinoa et d'amarante avec des mueslis, des noix, des fruits séchés et du maté de coca.

Pour notre baptême du trek, nous avons décidé de faire le trek Santa Cruz qui se complète normalement en quatre jours. Question de profiter un peu plus des montagnes et de notre sac à dos trop lourd, nous avons ajouté une journée pour visiter la Laguna 69.

La première journée a d'ailleurs été dédiée à cette lagune. Nous avons pris une série de combis (transports locaux), dont le dernier passait près des lagunes Llaganuco. Dès la première ascension, nous avons réalisé qu'il serait difficile de traîner notre sac et que l'altitude agissait en diminuant nos forces. Nous avions donc l'impression d'être faibles, d'être surchargés et nous devions prendre notre souffle régulièrement lors des pires montées. Heureusement, nous avons rapidement eu une superbe vue sur des pics enneigés de plus de 6000 mètres. Nous sommes finalement arrivés à la Lagune 69 qui est surplombée d'un glacier.

Nous sommes redescendus avant la noirceur, mais le retour vers le camping s'est fait à la pénombre. Rachel était un peu crevée et a trébuché sur une roche. Par chance, son sac a amorti sa chute. Nous avons croisé plusieurs ânes curieux qui venaient grignoter nos vêtements. Arrivés au camping, deux jeunes hommes sont venus vers nous. Guillaume, un peu sur les nerfs, les a accueillis avec l'opinel dans la main. Fausse alerte, c'était les gardes du parc qui venaient vérifier nos intentions. Nous étions les seuls campeurs.


Le lendemain, nous avons commencé le trek de Santa Cruz, une randonnée de quatre jours plus ou moins exigeante. Le premier jour, nous voulions nous avancer le plus possible. Nous avons marché 8 longues heures et nous avons dormi près d'une lagune entourée par des pics enneigés. Le lendemain, à notre grande surprise, nous sommes arrivés au sommet, à Punta Union, en seulement 30 minutes. En haut, c'est la place pour prendre les plus beaux clichés et respirer l'air frais des montagnes. C'est aussi l'endroit pour observer les randonneurs épuisés qui arrivent dans le sens inverse et qui n'ont pas eu la même matinée reposante que la nôtre.

Étant donné que nous n'avions pas trop marché ce jour-là, nous avons décidé de faire une randonnée hors du sentier principal, vers l'Alpamayo. Nous avons campé près d'une rivière limpide et fait un feu de camp en écoutant le glacier craquer. Le lendemain, nous nous sommes levés tôt et le sol était recouvert de givre. Nous avons fait une grimpette matinale de 20 minutes pour aller regarder la lagune turquoise parsemée de morceaux de glacier.




Le détour vers l'Alpamayo est selon nous un incontournable. Le camping est désert puisque les tours organisés ne font qu'y passer pendant l'après-midi.

La suite du trek s'est passée sur le plat et sous la pluie intermittente parmi des ossements d'animaux. Nous avons eu le temps de monter notre tente et de rester au sec. Nous avons passé notre dernière soirée dans la tente à jaser. Nous aurions bien aimé acheter une bière au dernier camping, mais avec 6 soles sur nous, nous étions plutôt pauvres.

En général, les journées sont chaudes et les soirées, fraîches. Par contre, les nuits sont assez douces et nos sacs de couchage, confortables. Les couchers de soleil sont sublimes sur les glaciers et la vue sur les pics enneigés, à la tombée de la nuit, est d'un charme indescriptible.

À la fin du trek, nous sommes arrivés dans un minuscule village, plutôt pauvre, près d'un enclos destiné aux chevaux et aux ânes utilisés pour les tours organisés en montagne. Plusieurs se préparaient à transporter les bagages des touristes, leur nourriture et leur logement, d'autres reprenaient leur force et certains malheureux trop surmenés y laissent parfois leur peau. Un cheval est mort à deux pas de nous, en grande souffrance, le regard vide. Nous l'avons vu lâcher prise et tendre sa longue patte, et aussitôt les mouches ont commencé à envahir son visage. Nous sommes conscients que nous verrons des atrocités dans ce voyage, mais chaque fois, nous ne nous y habituerons pas.

Ensuite, nous avons pris un taxi déjà bondé pour retourner à Huaraz. Guillaume était assis confortablement dans le bourrelet d'une mama péruvienne et Rachel, sur le bras de vitesse. La route sinueuse suivait un profond précipice. La direction avant de la voiture a brisé, pas surprenant, et le conducteur a juste eu le temps de freiner pour éviter le vide. Tout un retour dans la civilisation. Nous sommes alors montés dans un autre taxi qui passait par là. Encore un autre événement marquant : des cochons d'Indes étaient entassés dans un filet à l'arrière du véhicule, dans une grande chaleur. Nous savons maintenant pourquoi ils s'appellent les cuys : ils font cuy cuy sans arrêt sur le chemin de l'abattoir.

De retour à Huaraz, nous avons pris deux jours pour reprendre nos forces et nous sommes tombés sur une nouvelle microbrasserie perdue à l'extérieur de la ville. L'ouverture était tellement récente que même le serveur n'était pas au courant que l'établissement servait des pichets, pourtant bien affichés sur l'ardoise.

1 commentaire:

  1. Vraiment cool comme trek! Les paysages sont vraiment impressionnants!
    marie-no xx

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