Pour notre dernière destination en
montagnes guatémaltèques, nous choisissons de visiter Todos Santos,
un petit village d'Indiens isolé. Le trajet est joli. Nous suivons
une route qui serpente dans les montagnes et avons une vue sur les
vallées toutes verdies. Nous sommes heureux de nous rendre dans ce
coin de pays reculé des grands centres. Nous voulons respirer l'air
frais, vivre la vie au ralenti et visiter le marché, réputé et
très fréquenté le samedi. Mais ce qui attire principalement les
touristes ici est le costume traditionnel des hommes,
particulièrement haut en couleur.
La
place publique sert de lieu de rencontre. Nous y passons un moment à
observer la vie du village. Selon le Lonely
Planet,
il faut éviter la prise exagérée de photos. Il y a quelques
années, un touriste s'est fait abattre puisqu'il posait beaucoup
d'enfants et, à ce moment-là, une rumeur courrait, celle qu'un
enfant du village était possédé. Les Indiens ont vite fait
d'accuser l'appareil photo du gringo.
Lors de notre passage dans ce village,
les Indiens sont gentils et très curieux. Certains nous saluent et
nous souhaitent la bienvenue et d'autres nous posent des questions
sur notre pays. Il arrive souvent que les jeunes doivent traduire ce
que nous disons en espagnol pour l'expliquer aux aînés qui ne
parlent que le mam, la langue principale de la région.
Le samedi, nous sommes étonnés de voir
le village transformé en énorme marché. Toutes les petites rues,
désertes à notre arrivée, sont maintenant bondées d'étals et
d'Indiens qui marchandent. Le village est vivant. Nous sommes surpris
de ne croiser aucun touriste. Nous déambulons dans le marché,
mangeons un pain de bananes exquis et achetons des litchis et des
fraises pour compléter notre déjeuner. Sur la place centrale, un
homme entouré d'une foule de curieux vante les bienfaits des plantes
pour la santé. Il parle des gringos qui, selon lui, ne boivent pas
de coca-cola...
Nous arrivons à ce moment-là et tous les Indiens se
regardent du coin de l'oeil. À la blague, l'un d'entre eux met en
garde le vendeur de plantes de notre présence. Tous rient, nous
aussi. On reste quelque temps à regarder les expériences chimiques
qui impressionnent les Indiens.
Plus tard dans la journée, nous marchons
dans le village à la recherche d'un point de vue pour admirer les
montagnes qui percent les nuages et le village, tout au fond de la
cuvette. Sans nous en rendre compte, nous arrivons dans une fête de
famille. Des jeunes et des moins jeunes jouent de la musique
traditionnelle et les femmes cuisinent sous la tente. Nous écoutons
quelques morceaux et ne nous attardons pas, nous ne voulons pas les
déranger.
Au retour, nous croisons un homme qui nous parle en
français. Il a étudié à Marseille et a lancé son entreprise
d'électronique dans son village. Il nous apprend que la moitié du
village travaille aux États-Unis, souvent comme immigrants illégaux.
Demain,
réveil à 4h et longue route jusqu'à Cobán.
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