Peut-être
l'avez-vous remarqué dans les messages précédents, nous aimons le
Guatemala. Le pays est magnifique et ne manque pas d'authenticité.
Par contre, cet amour vient avec une bonne dose de haine puisque,
disons-le franchement, le nombre de gens malhonnêtes que rencontrent les
touristes ici atteint des sommets. Si vous n'êtes pas du genre à
vous en faire lorsqu'on vous soutire quelques dollars ou quelques
sous ou si votre voyage est organisé à gros prix, vous profiterez
du pays sans soucis. Par contre, si vous êtes sur un budget et que
vous devez obtenir les prix le plus près de la réalité, certaines
journées vous paraîtront comme un champ de bataille. La suite de
notre voyage vers Semuc Champey ne se soustrait pas à cette réalité:
entre amour et haine.
De
Todos Santos, nous nous réveillons tôt pour prendre le bus de 4h30
en direction de Huehuetenango. De notre chicken bus, nous
assistons au lever du soleil en montagnes. Nous enfilons rapidement
la correspondance pour Aguacatan, mais lorsque nous arrivons à
Sacapulas, la fourgonnette pour Uspantan est plus que bondée. Rachel
réussit à se placer debout penchée sur les gens assis. Guillaume
n'a d'autre choix que d'aller sur le toit. Le chauffeur semble ne pas
connaître la définition de «capacité maximale».
Finalement, nous prenons un dernier transport vers Cobán.
Le trajet est marqué par un éboulement de terrain qui nous fait
perdre quelques minutes le temps qu'une pelle mécanique ouvre le
chemin. En arrivant à Cobán,
nous nous lançons dans une autre querelle sur le prix de l'autobus
pour Lanquin et, après 30 minutes, nous finissons par obtenir le
prix normal. Après autant d'heures de transport, nous arrivons à
Lanquin à 17h. Comme
bien souvent, les rabatteurs se lancent sur nous pour nous offrir des
chambres trop chères. Nous finissons par accepter la seule auberge
avec une cuisine et nous partons faire des achats au marché. En
revenant, le gars nous apprend que le transport n'est plus inclus et
tente de nous faire payer un prix indécent. Nous l'envoyons promener
allègrement et partons vers une auberge de gringos, complètement
découragés et crevés. Le proprio nous offre un matelas dans un
grenier juste au-dessus du bar où la musique est dans le tapis. Avec
l'énergie du désespoir, nous partons à la recherche d'une chambre
normale à prix normal. Nous trouvons enfin quelque chose chez
l'habitant et nous nous assoyons dans un comedor pour un sacré
bon souper. Tout est bien qui finit bien.
Le
lendemain matin, nous faisons la grasse matinée, question de
recharger nos batteries. Un gars tente de nous charger trop cher pour
nous rendre à Semuc Champey et nous décidons de nous installer à
la sortie de la ville afin de peut-être tomber sur un Guatémaltèque
honnête qui se rend au site. Un camion nous prend pour un prix très
raisonnable et nous laisse à deux kilomètres du site. Rachel se
fait brasser comme jamais. Un Indien dans la boîte du camion tente
de lui faire la conversation, mais elle est trop occupée à gérer
son équilibre. Guillaume lui envoie quelques droites sans faire
exprès. Disons que le trajet est sportif.
Vous
devez vous demander pour quelle raison nous nous faisons autant
chier? Le site de Semuc Champey est absolument magnifique. Il s'agit
d'une rivière souterraine juxtaposée à une rivière où il est
possible de se baigner sur différents paliers. Le lieu fait rêver,
tout comme la marche jusqu'au mirador où nous arrivons complètement
trempés de sueur.
Nous
nous baignons, mais le temps passe malheureusement trop vite. Nous
retournons à Lanquin pour un autre délicieux repas à 18 quetzales
(1,75$), servi au comedor devant notre demeure.
Demain,
direction Flores, si transport il y a.
"Guillaume n'a d'autre choix que d'aller sur le toit. Le chauffeur semble ne pas connaître la définition de «capacité maximale»."
RépondreSupprimerBonjour, j'ai également voyagé au Guatemala et, bien que le faisant en routard et habitué à l'inconfort comparé à nos contrées, je n'ai pas souvent rencontré de situations aussi inconfortables que de prendre un bus un dimanche au Guatemala. J'ai dit à ma voisine que le chauffeur nous prenait pour des animaux. Elle m'a répondu qu'ils vivaient ça souvent et que ça ne la dérangeait pas. Oui, mais bon, avec mon 1m90 sur les sièges des chicken bus pendant plusieurs heures, je me suis permis d'exprimer légèrement ma "souffrance". En en parlant ensuite à un guatémaltèque, il m'a raconté le trafic lié aux bus dans le pays et m'a dit que les patrons des compagnies de bus devaient payer la mafia et si les sommes versées n'étaient pas suffisantes, elle pouvait tuer les chauffeurs. Ce qui arrive régulièrement en pleine rue à Guatemala Ciudad.