En descendant de l'autobus à Ventiane, nous prenons
conscience de la véritable saison sèche. Nous la côtoyons depuis décembre, mais
ici, dans le sud, elle est passée à une autre phase. Nous devons maintenant
composer avec des températures avoisinant les 40 degrés Celcius jusqu'à la fin
de notre voyage. Question d’apprivoiser rapidement la chaleur, nous devons
chercher bien longtemps au gros soleil pour trouver une chambre. Le projet de
revitalisation des berges du Mékong (une affaire de mégalomane financée par les
Chinois) fait en sorte que tous les petits hôtels économiques ferment les uns
après les autres. Les choses changent vite au Laos, on le constate chaque jour.
Il n'y a pas des millions de choses à faire ici, mais
les temples Wat Si Saket et Wat Haw Pha Kaeo valent à eux seuls un arrêt dans
la capitale.
Nous faisons ensuite un arrêt à COPE, là où l'on
retrouve une exposition permanente sur les conséquences des mines antipersonnelles
au Laos. Il faut savoir que le Laos est le pays qui a été le plus lourdement
bombardé pendant la guerre du Vietnam, même si officiellement le pays n'était
pas impliqué dans la guerre. La raison est simple, les Vietcongs acheminaient
le matériel de guerre via le Laos sur la route Ho Chi Minh afin d'approvisionner
les combattants dans le sud du pays.
Lorsque les Américains se sont rendu
compte du stratagème, ils ont littéralement tapissé l'est et le nord du Laos de
bombes, mais aussi de mines antipersonnelles. Encore aujourd'hui, il est
fréquent de voir des équipes de déminage sur le bord des routes. Dans les
campagnes, les paysans et les enfants sont toujours les victimes de ces
munitions non explosées qui jalonnent le pays. Au centre COPE, on apprend bien sûr
sur les conséquences de ces armes, mais aussi sur le réemploi des mines et des
bombes pour usage domestique (pot de fleurs, réchaud et même... un kayak).
Toute bonne fin de soirée au Laos ne pourrait être
complète sans une visite du salon de quilles local. Puisque les bars ferment tôt
à cause du couvre-feu, le seul endroit où il est possible de consommer de
l'alcool jusqu'aux petites heures du matin est le salon de quilles. Il nous
suffit de très peu de temps pour constater que notre jeu s'affaiblit à chaque « BeerLao »
consommée. On se perd sur le chemin du retour, c'est tout dire.
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