Après avoir parcouru des kilomètres à moto dans le
nord et au centre du Laos, nous partons maintenant pour trois jours sur le
plateau des Bolovens, un peu plus au sud du pays près de Pakse. Grâce à la
moto, nous pouvons nous évader loin des grands centres et du tourisme de masse,
ce qui nous permet de découvrir des coins perdus d’une beauté difficile à
décrire. Nous découvrons les vraies couleurs du Laos.
Le plateau de Bolovens est réputé pour ses nombreuses
cascades, mais aussi pour ses plantations de café et ses villages en montagne
où il est plaisant de flâner. Sur la route, nous visitons une ferme de café,
mais aussi une fabrique de soie, de poivre, de thé et de spiruline, cette
dernière destinée aux enfants pauvres. Le Français qui tient l’entreprise nous
bourre de cette spiruline riche en protéines, nous fait goûter son thé
délicieux et, sachant que nous avons visité les plantations de poivre à Kampot,
au Cambodge, il en profite pour nous demander notre avis sur son produit.
Guillaume fait son spécialiste et lui explique ce qui en est.
Il fait une chaleur torride. Nous n’avons pas faim.
Peut-être l’effet de la spiruline? Peu importe, nous avons besoin de boire.
Chaque fois que nous nous arrêtons, c’est pour avaler un jus de canne à sucre
et des litres d’eau. Tout au long de notre randonnée, nous faisons le plein de
sourires d’enfants et de sabaidee
(bonjour) joyeux. Le premier jour, nous nous arrêtons à Tad Lo.
Après quelques baignades dans les cascades, nous sautons d’un rocher avec les enfants du village et assistons au bain des éléphants, un spectacle impressionnant. Notre passage dans ce village nous charme, même si les Espagnols de notre home stay font la fête une partie de la nuit à quelques pas de notre lit.
Après quelques baignades dans les cascades, nous sautons d’un rocher avec les enfants du village et assistons au bain des éléphants, un spectacle impressionnant. Notre passage dans ce village nous charme, même si les Espagnols de notre home stay font la fête une partie de la nuit à quelques pas de notre lit.
Le lendemain, un peu amochés par le manque de sommeil
de qualité, nous enfourchons la moto pour la suite du trajet, sans savoir
exactement dans quel village nous dormirons. Une Française rencontrée la veille
qui voulait nous accompagner change d’idée lorsqu’elle sait que nous
emprunterons la route Ho Chi Minh, un long trajet dans la poussière et les
trous. Nous ne voulons pas changer notre itinéraire puisque nous avons entendu
dire que cette partie du trajet est la plus belle. Pendant les vingt premiers
kilomètres, nous jurons et nous nous demandons ce que nous sommes venus foutre
là. Mais un peu plus loin, juste avant le coucher du soleil, nous apercevons
une première cascade en pleine jungle qui nous rappelle la raison pour laquelle
nous nous faisons chier sur la route cahoteuse. Au moins, nous ne sommes pas en
scooter, nous avons une bonne moto
Honda presque neuve… mais pour combien de temps?
À la tombée de la nuit, nous arrivons dans un village
perdu. Nous envisageons de solliciter un lit chez qui veut bien nous héberger,
mais n’étant pas très à l’aise de quémander la charité, nous poursuivons
quelques kilomètres pour tenter de trouver une autre solution. Surprise, il y a
une affiche indiquant des bungalows
rudimentaires à quelques kilomètres dans la jungle. La propriété est tenue par
une gentille famille lao qui nous accueille les bras ouverts. C’est la
Saint-Valentin. Nous mangeons du riz collant et une omelette à la lueur d’une
chandelle de gâteau de fête. Après le repas, Rachel apprivoise une poulette et
la tient comme un petit chaton. Pendant que nous discutons en buvant une bière,
la poulette s’installe sur l’épaule de Rachel et s’endort. Mignon et inusité.
Il est l’heure d’aller au lit, en fait nous devrions
plus dire d’aller nous étendre sur un tapis à même le sol dans un minuscule bungalow sans électricité. Il fait noir
et nous n’avons toujours pas acheté de lampe frontale. Nous ne nous domptons
pas. Dommage, pas de toilette ce soir. On rentre à tâtons, on s’allonge sous le
filet et on s’endort en quelques minutes, épuisés de la longue journée au
soleil.
Le matin, nous avons un meilleur aperçu des lieux qui
sont tout à fait splendides. On dirait qu’on est sur une autre planète.
Contrairement au reste du pays pendant la saison sèche, ici c’est plus humide,
ce qui rend la végétation luxuriante.
Derrière la propriété, nous empruntons un sentier qui
mène à onze cascades. En voyant la première, nous tombons sous le charme. Nous
sommes en pleine jungle, le climat est humide et le sol est parsemé de petites
fleurs mauves. C’est un des beaux paysages de l’Asie. Inutile d’aller plus loin.
Nous restons un bon moment à admirer la cascade et à nous faire éclabousser
d’une eau limpide et rafraîchissante.
Nous devons malheureusement poursuivre notre route,
toujours sur le chemin de terre pour encore quelques kilomètres. Plus loin,
nous faisons une halte pour nous baigner dans une autre belle cascade. Il y a
un peu plus de gens ici, mais personne ne se trempe. C’est vrai que l’eau est
fraîche, mais nous, nous avons trop chaud. Avant de retourner à Pakse, nous
faisons quelques haltes pour admirer d’autres cascades et nous buvons quelques
cafés.
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