C'est
sans enthousiasme que nous quittons Banda Aceh en direction de Medan
puisque nous savons très bien que nous passerons une nuit, une
autre, dans un autobus. On commence à s'habituer après un an et
demi, mais il y a un hic en Indonésie: les gens ont préservé cette
bonne vieille relique du passé qui consiste à fumer dans les
autobus. De plus, les autobus sont climatisés et les fenêtres ne
s'ouvrent pas. Évidemment, il n'y a pas de cendriers et le sol est
couvert de mégots. Étant donné que nous n'aimons pas faire les
choses à moitié, nous prenons un autobus qui arrive au milieu de la
nuit. Nous arrivons dans un terminus qui n'est pas dans notre guide
de voyage. Heureusement, un bon samaritain nous indique l'autobus qui
nous amènera là où partira notre transport en matinée pour Bukit
Lawang, notre prochaine destination. Étonnamment, nous gardons le
moral et rions, même si on tente de nous faire payer dix fois le
prix pour l'autobus et que nous subissons l'assaut incessant des
chauffeurs de taxis: «Hello
missssterrrr, cheap taxi?»
Le parc national de Bukit Lawang sert de
centre de réadaptation pour les orangs-outans. Une fois remis sur
pattes, ils sont relâchés en nature, ce qui fait en sorte qu'ils
sont faciles à repérer dans les parages. Notre plan initial
consiste à payer seulement pour la visite de la plate-forme où les
gardes-parcs nourrissent matin et soir certains d'entre eux.
Finalement, on se laisse convaincre d'aller en nature pour en
observer davantage, mais aussi pour voir d'autres spécimens. C'est
la saison des pluies et la nourriture est abondante ce qui fait en
sorte qu'il y aurait moins de chance de les apercevoir à partir de
la plate-forme. Ça, c'est ce qu'on nous dit, mais disons qu'on en
prend et qu'on en laisse...
Nous partons tôt le lendemain vers le parc situé de l'autre côté de la rivière. Il faut à peine quelques minutes pour que nous tombions sur un gibbon à mains blanches. Il s'agit d'une espèce très discrète. Il est difficile de les repérer et encore plus rare de prendre de bons clichés. Ils sont très mignons et ils ont un visage similaire à celui des paresseux.
Nous partons tôt le lendemain vers le parc situé de l'autre côté de la rivière. Il faut à peine quelques minutes pour que nous tombions sur un gibbon à mains blanches. Il s'agit d'une espèce très discrète. Il est difficile de les repérer et encore plus rare de prendre de bons clichés. Ils sont très mignons et ils ont un visage similaire à celui des paresseux.
Encore quelques minutes de marche et nous
voyons nos premiers orangs-outans sauvages. Nous passons près d'une
heure à les observer se balancer sur les branches et à essayer de
les photographier le mieux possible. Nous repérons une mère avec
son bébé. Le guide nous informe que les orangs-outans restent
auprès de leur mère jusqu'à l'âge de sept ans. En fait, notre
guide est écrasé et fume cigarette par-dessus cigarette, alors
Rachel se fâche et lui pose des questions pour comprendre mieux ce
qu'on voit.
Nous
poursuivons la marche dans la jungle et tombons sur un autre groupe
d'orangs-outans, semi-domestiqués. Il est donc encore plus facile de
les observer, car nous pouvons nous approcher un peu plus. Nous
apprenons que, devant nous, se trouve la plus grosse femelle de la
jungle et son nouveau-né. Nous la suivons pendant un bon m0ment et
scrutons tous ses mouvements. C'est très impressionnant de la voir
passer d'arbre en arbre avec ses longs bras. Alors que nous sommes
absorbés par le spectacle, le guide veut que nous nous arrêtions
pour dîner.
Nous rechignons un peu et décidons de manger notre riz
frit avant de poursuivre la marche. Rapidement, nous sommes entourés
de singes, des semnopithèques
de Thomas. Ces singes existent seulement ici, à l'ouest de l'île de
Sumatra. Ils sont très beaux avec leur longue queue et leur petit
toupet. Ils ne sont pas très peureux. Le guide nous informe que nous
pouvons les flatter. Tout à coup, nous sommes moins marabouts. Nous
profitons de ce moment de bonheur avec les singes.
La
randonnée se poursuit. Nous rencontrons d'autres orangs-outans. En
tout, nous en voyons neuf au cours de la journée, ce qui est très
rare. Nous sommes plus chanceux qu'à Bardia et nous nous en
réjouissons. Nous faisons une pause fruits et voyons aussi une
tortue. Le guide ne se peut plus. Il dit que nous sommes très
chanceux de voir autant d'animaux, que certains jours les touristes
ne voient que les arbres.
Le
retour vers le village se fait sous la pluie. Nous avons étiré le
plaisir un peu plus que prévu. Il faut faire attention, car le sol
est glissant. À quelques reprises, nous perdons pied. Pendant le
trajet, Rachel en profite pour apprendre des mots en français à
notre guide qui est un peu plus sociable.
Demain,
nous partons vers Berastagi pour faire l'ascension d'un volcan. Juste
avant, nous faisons une halte dans la cave aux chauves-souris. Nous
louons une lampe frontale et partons à l'aventure.
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