Enfin
en Indonésie. Vol de 45 minutes entre Kuala Lumpur et Banda Aceh
puis taxi et bateau lent jusqu'à l'île de Pulau Weh. Banda Aceh, ça
doit vous dire quelque chose? C'est ici que le tsunami du Boxing
Day
a frappé le plus fort le 26 décembre 2004 causant la mort de plus
de 160 000 personnes dans la région. La vague a atteint, selon les
endroits, une hauteur entre 10m et 35m. L'endroit est aussi connu
pour sa guérilla islamiste qui a déposé les armes en 2005. Nous
sommes dans la province musulmane la plus extrémiste d'Indonésie.
Les gens ne voient pas souvent des touristes puisque le pays a ouvert
la région aux étrangers il y a seulement quelques années. Cela est
certes la raison pour laquelle Rachel se fait observer de façon
insistante par les hommes encore peu habitués de voir des
étrangères. Quelques adolescentes veulent absolument être
photographiées avec elle. Même si nous nous sentons comme des bêtes
de cirques, nous restons souriants.
En débarquant du bateau, nous montons à
l'arrière de motos pour nous rendre à Iboih, lieu paradisiaque
réputé pour la plongée. Pendant le trajet, le conducteur de la
moto sur laquelle Rachel est assise décide de se faire insistant. À
son arrivée dans le village, Guillaume ne manque pas de rappeler les
bonnes manières au mec. Nous l'envoyons promener sans le payer.
Ceci étant dit, Guillaume part à la
recherche d'un hébergement pendant que Rachel fait quelques
longueurs. C'est dans un coquet bungalow (pour aussi peu que
5$ la nuit), surplombant la mer avec hamac sur la terrasse, que nous
nous installons. Le village d'Iboih ne fait pas encore partie des
itinéraires touristiques, donc peu fréquenté. C'est pourquoi nous
décidons d'y passer une semaine. Nous voulons profiter au maximum de
la sérénité des lieux. À Iboih, nous passons de belles soirées
sur la terrasse d'un sympathique restaurant à manger de bons plats,
notamment le gado-gado (des légumes à la vapeur et des oeufs
durs nappés d'une délicieuse sauce aux arachides).
Pendant notre séjour, nous faisons de la
plongée. Pour voir quelque chose d'intéressant ici, il faut
descendre à 25m minimum, ce qui n'est pas dans nos habitudes. Aussi,
le courant est assez fort à Iboih, il faut parfois se cacher
derrière les coraux pour éviter les secousses. La plongée que nous
faisons ne nous laisse pas indifférents, mais nous ne voyons pas de
spécimens rares. Alors, pourquoi descendre aussi creux? Nous optons
pour la plage et la moto en nous disant que nous aurons plusieurs
autres occasions de plonger.
Pour la plage, nous décidons d'emprunter
un sentier derrière notre bungalow. Nous aboutissons à une
plage déserte de sable fin. Nous faisons de la plongée en apnée et
observons de beaux fonds marins, notamment une pieuvre d'une taille
respectable qui nous regarde avec ses grands yeux. Nous passons la
fin de l'après-midi à jaser, assis dans l'eau près du rivage.
Avant de retourner dans notre village, nous dégustons des pâtes
fraîches cuisinées par un Italien qui habite l'île. Le retour se
fait dans la noirceur, sans lampe frontale. Par chance, la lune nous
éclaire. Nous faisons le saut lorsqu'un cochon sauvage traverse la
route en trombe et encore plus lorsque deux motos s'arrêtent à
notre hauteur. Des locaux nous font faire un bout de chemin vers
Iboih.
À
Iboih, nous ne manquons pas de louer une moto pour parcourir l'île.
C'est une première pour Guillaume qui prend le volant dans le sens
opposé, c'est-à-dire dans la voie de gauche. Même si nous ne
sommes pas fervents de tout ce qui a un moteur, nous apprécions
notre randonnée en moto. C'est assurément un coup de coeur pour
nous. Nous avons l'occasion de découvrir des merveilles et nous
sommes libres de nos déplacements tout au long de la journée.
Nous
passons quelque temps à nous baigner seuls devant une chute en
pleine jungle, nous visitons un mini volcan encore fumant et nous
mangeons un mie
goreng sayur
(des nouilles style ramen
version améliorée, c'est-à-dire qu'il y a aussi des légumes frais
et une sauce épicée) dans un coin perdu où l'anglais est
inexistant. En fin de journée, nous nous arrêtons près d'un lieu
où il est censé y avoir des sources d'eau chaude. Au premier coup
d'oeil, nous ne les repérons pas. En fait, elles se trouvent au
milieu de l'océan, nous apercevons les bouillons à la surface de
l'eau. Rachel décide d'enfiler le masque de plongée (nous sommes
toujours sans tuba depuis notre départ du Québec) et nage jusqu'à
l'endroit. Elle passe un long moment au-dessus des bouillons à
sentir la chaleur et à regarder les cratères au fond de l'eau.
Guillaume reste sur la rive puisqu'il n'est pas assez bon nageur.
Nous finissons notre journée par une longue baignade dans les eaux
turquoise de Gapang, un des rares lieux touristiques de l'île.
Pendant
cette randonnée en moto, il nous arrive quelques péripéties qui
auraient pu être dangereuses. Nous apercevons des macaques et
décidons de ralentir pour mieux les observer. Mauvaise idée. Ils se
ruent sur nous et sont à deux doigts de nous sauter sur les jambes.
Guillaume réagit au bon moment et appuie sur l'accélérateur. Au
lieu de ralentir, les singes courent plus vite pour nous rattraper.
Plus tard, une femme sort d'un sentier en moto sans faire attention à
la circulation. Guillaume l'évite à la dernière minute. Il faut
continuellement klaxonner sur la route puisque les gens ne regardent
pas des deux côtés de la route et n'utilisent pas les clignotants.
Nous comprenons que le Code de la route se passe au son. Guillaume
s'en sort plutôt bien pour son baptême de la moto et de la conduite
à gauche. Nous remettons les clés au propriétaire, la moto est
sans égratignures, nous aussi.
Il est temps de quitter l'île pour nous
rendre dans la jungle, à Bukit Lawang. Avant, nous voulons voir
quelques vestiges laissés par le tsunami en 2004 à Banda Aceh. Nous
marchons jusqu'au musée, il est fermé entre midi et 14h. C'est la
prière. Nous marchons donc jusqu'au bateau de cinq tonnes emporté
5km à l'intérieur des terres par la vague. Le site est aussi fermé
et il semble sans intérêt d'après ce que l'on voit à partir de la
grille. Nous nous renseignons pour le bateau perché sur un bâtiment
de trois étages. Semble-t-il que le site est aussi fermé et que
tout a été rénové et repeint. Nous laissons tomber et décidons
de nous casser à Bukit Lawang.
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